L’interrogatoire : une phase cruciale de l’enquête

Réunir l’ensemble des preuves matérielles ne suffit pas à conclure une enquête. En effet un bon alibi, ou au contraire un aveu tardif, peut redistribuer les cartes alors même que les indices incriminaient un autre suspect. Seulement, réaliser un bon interrogatoire n’est pas à la portée de tout le monde. Il est nécessaire de confier cette étape à un spécialiste, un maître de l’élocution pour rétablir la vérité et parfois faire craquer un meurtrier aux nerfs d’acier.

Salle d'interrogatoire avec miroir sans tain

Salle d’interrogatoire avec miroir sans tain pour permettre à plusieurs interrogateurs de discerner chaque geste de l’interrogé (medienparks.de)

Les interrogatoires policiers font appel tant aux connaissances en criminologie qu’en psychologie. Mener un interrogatoire n’est pas à la portée de tout le monde, il faut que l’interrogateur soit en mesure d’analyser très rapidement la personne. De plus l’enquêteur doit-être en mesure de s’adapter à son interlocuteur et d’adopter un ton différent s’il s’adresse à un enfant témoin d’un meurtre ou au principal suspect d’un vol à main armé.

Batman mène un interrogatoire un peu musclé, une des scènes cultes de la trilogie réalisé par Nolan (slate.fr)

Batman mène un interrogatoire un peu musclé, une des scènes cultes de la trilogie réalisé par Nolan (slate.fr)

Il existe plusieurs manières de mener un interrogatoire et c’est à l’interrogateur de choisir celle(s) qu’il va employer. Suggestion, influençabilité ou bluff, toutes les manières sont bonnes pour découvrir la vérité. De plus aucune loi n’interdit à l’interrogateur de mentir, de tromper le suspect, voire d’insinuer que l’accusé est impliqué dans le crime.

La confrontation est en deux parties. Les enquêteurs commencent par rechercher un grand nombre d’informations en guettant la spontanéité de l’interrogé. Ensuite, les interrogateurs vont pousser le suspect à faire une erreur et leur dévoiler une information dont il n’est pas censé avoir connaissance.

En général l’interrogatoire est mené par deux personnes, c’est ce que l’on appelle parfois « le bon et le mauvais flic ». Cela permet de noter deux fois plus d’informations car chaque détail est crucial dans une enquête criminelle. Dans cet optique les salles d’interrogatoires sont munies d’un miroir sans tain. Derrière, d’autres interrogateurs ayant insisté à la scène peuvent prendre le relais pour ne laisser aucun repit au suspect. Ce système de duo permet aussi de diminuer la longueur de cette étape pour un témoin en état de choc, les informations étant collectées plus rapidement.

L'interrogatoire du film

L’interrogatoire du film « Police spéciale » de 1963 (13emerue.fr)

La confrontation aboutit à l’élaboration d’un procès verbal qui doit être signé par le suspect ou le témoin. Cette déclaration est essentielle car elle apporte la preuve de ce qu’à pu dire l’un des protagonistes de l’affaire. Si plus tard l’un des éléments de l’enquête vient contredire le procès verbal, ou si la personne revient sur ses propos, les enquêteurs peuvent prouver que le suspect ou le témoin a bien tenu ce discours.

Parfois ces confrontations peuvent être très éprouvantes pour les interrogateurs. Alors pour faciliter la tache des enquêteurs, les Etats-Unis ont mis à la portée de leurs agents un outil révolutionnaire : le détecteur de mensonge.

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